24 mai 2023, 14:18
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Sahel : Une perte que la France veut présenter comme un « changement de paradigme »

Téhéran (IRNA)- Dans une interview accordée aux médias publics, le commandant des forces françaises au Sahel (FFS) a avoué que le temps des opérations militaires est fini pour la France.

Après l’expulsion des forces françaises par les gouvernements malien et burkinabè, le Niger et le Tchad sont devenus des alliés stratégiques pour l’Elysée dans la région du Sahel. 

Dans un geste très médiatique, le commandant des forces françaises au Sahel, le général Bruno Baratz, en poste depuis 10 mois, a accordé une interview aux médias publics en vue d’embellir l’image de la France dans la région.

Ce haut gradé français met en cause la philosophie des opérations massives de la France dans la région et a précisé que désormais la présence des troupes françaises dans ces pays africains se traduit juste dans le sens d’un partenariat de soutenance en faveur des alliés de la France au Sahel.

« Aujourd’hui, notre aide part d’abord du besoin du partenaire. Le principe est de ne pas conduire d’opération à notre niveau, mais plutôt de venir amener des capacités pour que les armées africaines réalisent leurs propres opérations. Quand on me demande quel est le nom de cette nouvelle opération, puisque Barkhane a disparu, j’ai l’habitude de dire qu’il n’y a pas d’opération française ! Nous, on n’a plus d’opération, il y a uniquement celles de nos partenaires nigériens, tchadiens. », a déclaré le général Bruno Baratz.

« Il faut reformater les esprits de nos militaires. Beaucoup de nos unités sont passées au Mali, ont connu Barkhane. Or, ce que font les forces françaises aujourd’hui au Niger et au Tchad, ça n’a rien à voir en terme d’état d’esprit. On se met vraiment à la disposition du partenaire. Il n’y a pas de plan de campagne français, ça n’existe pas. C’est bien leurs opérations et on se cale sur leur rythme opérationnel. », avoue ce général français.

« C'est un peu le modèle que l'on veut promouvoir : ne plus être visible sur le temps long. Les parachutistes français viennent par exemple de mener une opération au Niger et ils repartent immédiatement en France. », a ajouté le chef des FFS.
 
Alors que le nombre des effectifs français lors de l’opération barkhane s’est élevé à plus de 5 000 éléments, aujourd’hui, le commandant des forces françaises au Sahel parle d’une baisse des soldats français dans la région : « Nous sommes environ 2 500 au Sahel, dont 1 500 au Niger et 1 000 au Tchad. L’objectif est d'adapter notre dispositif à la baisse. » 

Parlant des autres régions où se trouvent les forces françaises, ce responsable militaire français a précisé : « Le dialogue est toujours en cours. Récemment, notre ministre des Armées s’est déplacé au Gabon, au Sénégal et en Côte d’Ivoire pour entamer justement les premières discussions sur l'organisation du dispositif. L'idée, c'est d’établir une nouvelle forme de présence française. »
 
Certes, cette situation humiliante ne peut pas être considérée comme « un changement de stratégie ». Cela est une perte pour une ex-puissance coloniale en Afrique dont les soldats sont devenus des aides secondaires pour les armées nationales des pays sahéliens.

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